Cela faisait longtemps que nous avions l’envie de découvrir cette île, de par le mystère qu’elle dégage et son isolement géographique.
Seule au milieu de l’océan Pacifique, à 3760km des côtes chiliennes et à 4100km de Tahiti, ce petit îlot en forme de triangle isocèle de 12km x 24km est l’une des terres les plus isolées au monde et abrite une histoire et une culture bien à elle.
Hanga Roa est le seul village existant sur Rapa Nui, nom d’origine polynésienne pour désigner l’île de Pâques. 4 400 habitants y vivent, principalement de la pêche et du touriste.
Après la Nouvelle Zélande et Tahiti, nous n’avons pas trop été perdu car ici la culture a beaucoup de point commun avec ces 2 dernières, ils descendent tous des mêmes origines. La théorie la plus acceptée évoque un peuple polynésien venu sans doute des îles Marquises il y a plus de 1500 ans, à bord de grands canoës. Leurs ancêtres quittèrent l’Asie du Sud-est il y a au moins 5000 ans et les polynésiens ont ainsi dessinés au fur et à mesure de leurs migrations un immense territoire de la forme d’un vaste triangle englobant Hawaï, la Nouvelle Zélande et Rapa Nui.
Iaorana et Maruru (bonjour et merci) sont également de mise chez les Pascuans, on retrouve aussi des danses et costumes similaires et une envie chez ce peuple de faire renaitre cette identité qui a été quasiment effacée pendant de nombreuses années. Entre les guerres intertribales, la colonisation et les maladies qu’elle véhicule, l’esclavage, le peuple Rapa Nui et sa culture avait quasiment disparu. D’autant plus facilement quand on sait que toute cette culture se transmet oralement de générations en générations, sans aucun écrit. Il suffit donc d’éradiquer une génération pour tout perdre.
Consacrer 5 jours à cette île nous paraissait large mais nous nous sommes rendus compte qu’elle aurait pu mériter plus de temps.
Nous avions réservé une « habitacion » au camping Mihinoa, idéalement situé, surplombant la mer et en retrait du village. C’est un superbe point de vue pour admirer le festival des vagues impressionnantes qui déferlent, frappent, claquent et s’écrasent sur les rochers inlassablement.
L’accueil de Marta, la patronne du camping, et de sa famille, a été très chaleureux.
Notre premier jour sur l’île a commencé par une énorme sieste pour rattraper nos heures de sommeil en retard, dû à l’avion que nous venions de prendre de nuit et au décalage horaire…et aussi parce que nous sommes de grosses flemmes, mais ça, vous le savez déjà.
Après une petite promenade dans le village, nous avions une petite faim, et nous nous sommes rendu au « bout du monde », restaurant tenu par une belge et dont les plats savoureux nous ont ravi les papilles. Curry de crevettes à la mangue et pavé de bœuf tendre à souhait arrosé d’un bon verre de vin rouge chilien.
Le repas était agrémenté d’un spectacle de danse traditionnelle Rapa Nui et nous avons eu droit bien entendu à monter sur scène pour exhiber nos talents de danseurs…grands moments de solitude (solitude toute relative car Gaëlle a été invitée 3 fois par de beaux danseurs aux corps de surfeurs).
Le lendemain, remis de nos émotions, nous partons crapahuter sur le sommet du volcan Ranau Kau, vue sublime sur son cratère et l’océan. C’est ici qu’était situé le village cérémonial d’Orongo, fait de petites habitations en pierre volcanique (basalte) recouvertes d’herbe et occupé qu’une courte période de l’année, durant les cérémonies. C’était le lieu de départ de la compétition de l’Homme Oiseau. Cette course, se déroulait chaque année depuis le 17° siècle et avait pour but d’élire le chef des 7 tribus qui peuplaient l’île. Elle consistait à désigner un représentant vaillant de chacune de ces tribus dont le rôle était de dévaler, voir désescalader la falaise de 300m de haut aux abords du volcan, puis se jeter à l’eau pour rejoindre à la nage, un motu, petit îlot à quelques centaines de mètres de la côte, afin d’y recueillir le 1° œuf d’un oiseau sacré (la Frégate)et de le ramener intact au point de départ, au moyen d’un bandeau fixé autour du front. Le premier arrivé désignait le chef de sa tribu comme chef exécutif et spirituel des 7 tribus pour un an.
En regardant au large le motu où se trouvaient les œufs sacrés, on ne peut s’empêcher de penser à la folie de cette course et aux drames qui ont dû avoir lieu du haut de cette falaise. La dernière course a eu lieu dans les années 1870, il n’y a pas si longtemps que ça finalement.
Il se trouve que le soir même de cette journée où nous avons visité ce lieu, le film de Kévin Costner sur l’île de Pâques était diffusé en français dans un des hôtels. Nous avons donc pu voir en image tout ce que nous avions pu imaginer du haut de cette falaise, en un peu plus romancé bien sur.
Et les Moaïs dans tout ça ? et bien nous sommes partis à leur découverte le lendemain matin. Nous avons partagé une voiture de location avec 3 français rencontrés au camping, Sébastien, Caroline et Loriane.
Les Moaïs étaient créés afin d’attirer la clémence des dieux. Ces statues de plusieurs tonnes étaient taillées à même la pierre dans le cratère du Volcan Rano Raraku pour la plupart, puis mises debout, et amenées sur le site choisi par le chef des 7 tribus, à l’aide d’une plateforme en bois qu’ils faisaient rouler sur des troncs, ce qui a fini par rendre l’île de Pâques nue d’arbre à l’époque. Seulement 30% des statues arrivaient sur site, les autres cassaient pendant le transport.
Lorsqu’on se trouve face à ces édifices de pierre, qui vous fixent de leurs yeux expressifs, en voyant la taille, en imaginant le poids de ces Moaïs, la pente du volcan et les moyens dont disposait le peuple Pascuan, on se rend compte de la folie de ces offrandes aux dieux. Mais quelle ambiance et quelle chance incroyable de pouvoir être là, et de plonger dans cette histoire incroyable, en sentant les embruns, et en écoutant les vagues embrasser la côte.
On trouve beaucoup de site tout autour de l’île. Beaucoup de Moaïs ont été mis à terre par des ouragans et des tempêtes ou encore lors de guerres intertribales.
Le site qui nous a le plus impressionné était Ahu Tongariki présentant 15 Moaïs alignés, dos à la mer. Ce site a été restauré grâce à des financements japonais, ne me demandez pas ce qu’ils ont à voir … Mais sans eux, nous n’aurions pas le plaisir d’admirer la beauté de ce site, telle une belle brochette de joueur de babyfoot.
Une des activités phare de l’île, est la balade à cheval. D’ailleurs, on en aperçoit beaucoup en liberté sur l’île.
Photo 8 C (chevaux sauvage)
Nous avons passés 4h sur des canassons pour découvrir une autre partie de ce lieu, toujours accompagnés de la fine équipe de français, Caro, Seb et Loriane. On s’est demandé si ces chevaux n’étaient pas des ânes tellement ils trainaient. Ceci dit, ça m’arrangeait bien car c’était la première fois que je montais sur un cheval mais ceux là étaient particulièrement inobéissants. Pour autant, la balade fut super belle et l’on a pu découvrir des coins encore plus sauvages et notamment le Mont Terevaka, plus haut sommet de l’île, très venté. J’ai été tellement tendue sur le cheval que j’ai eu des courbatures de dingue de partout.
Pour clôturer notre petit séjour ici, nous avons passé la dernière soirée entre français, Seb et Caro et plusieurs étudiants français du Chili et d’Argentine. Soirée arrosée au pastis et vin chilien et animée par la talentueuse chanteuse Caro et le talentueux guitariste Seb. Bonne ambiance. Une fois les bouteilles vides, nous nous sommes dirigés vers le village, avons dégoté une dernière bouteille que nous avons dégusté en bord de mer. Deux courageux d’entre nous, se sont baignés, les discussions allaient bon train, quelques jeunes habitants de l’île se sont joints à nous jusqu’à ce que, vers 1h du matin, une voiture s’arrête et que 3 individus ornés d’une couronne de plumes tels des chefs indiens et munis d’un bâton traditionnel Rapa Nui, servant à l’époque pour le combat, viennent nous interpeller. Ils nous ont demandé de ramasser nos déchets et nous ont posé plusieurs fois la question à Benoît et à moi, ainsi qu’aux chiliens, si nous allions bien, d’un air insistant. Benoît leur a répondu que oui et poliment leur a retourné la question. Mais ça n’a pas eu l’air de leur plaire et ils nous ont reposé une nouvelle fois la question : estas bien ?? A ce moment là, on a enfin compris qu’il n’était peut être pas bon de trop trainer, on a tout remballé et on s’est vite rentré sagement.
Un des habitants de l’île est resté avec nous et a expliqué à Benoît qu’il s’agissait de personne faisant partie d’un mouvement indépendantiste (l’île est chilienne). Effectivement, nous avions aperçu dans la journée, une banderole clamant que l’île de Pâques ne serait jamais soumise au Chili. Nous finirons donc la soirée au camping, tranquillement.
Cet événement ne nous a pas laissé un goût amer de cette île, au contraire, on a vraiment apprécié cet endroit et c’est une façon pour eux peut-être de préserver un peu leur île du tourisme qui souvent laisse des traces.
Je ne pense pas que nous aurons l’occasion de retourner là bas mais c’est un endroit qu’on conseille vivement par l’ambiance qui s’en dégage. Un lieu vraiment magique qui ne laisse pas indifférent.
Prochaine étape, l’Amérique latine avec pour commencer le Chili, puis la Bolivie, le Pérou et enfin l’Argentine.
A bientôt, bises à tous
Les photos de l’île de Pâques ICI
et le film bien sûr
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2 commentaires:
juste un petit coucou de nos montagnes j'espère que ca va bien ici fait pas trop chaud 18 le matin nuit fraiche cool.
dit moi ou vous vous trouver car si c'est au Pérou ou Bolivie j'ai fait je peut vous tuyauté.
je voulais juste vous dire merci de partager ces petits espaces temps de votre vie qui pour moi ne sont que du bonheur à vivre.
cela me fait en quelque sorte un peut m'évader du quotidien j'adore.
Alors j'attends la suite !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
A +
Fréd
Coucou fred, merci pour tes fidèles messages, ça fait bien plaisir. Dommage pour les tuyaux, on n'est plus en Bolivie, ni au Pérou, et d'ailleurs on a vu de partt ton petit porte bonheur que tu m'as offert.
C'est top si on te fait un peu voyager aussi. Bientôt on va mettre en ligne l'Amérique latine.
A bientôt,
gaëlle et Benoît
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